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Les cercles de créateurs de l'ADIE


Le crédit solidaire : la confiance et la solidarité; les cercles de créateurs que l'ADIE veut promouvoir avec les entrepreneurs qu'elle soutient, sont les maillons essentiels du réseau de solidarité, de l'échange d'expériences, de l'entr'aide.

Un réseau d'échange :

Dans certaines régions, les cercles de créateurs sont déja vivaces. A Lyon, par exemple, tous les deux mois, un lundi soir généralement, les créateurs financés par l'ADIE se retrouvent. La réunion commence par un tour de table où chacun se présente et raconte la vie de son entreprise. Chacun parle librement de ses problèmes et tous expriment le besoin de rompre un certain isolement inhérent au métier d'entrepreneur individuel.

Un thème a, en outre, été choisi et un expert vient en discuter avec les participants. Ce sera un banquier sur le sujet de la relation micro-entreprise/banque. Un expert comptable pour dispenser une formation en gestion et comptabilité. Un graphiste pour esquisser des prospectus publicitaires. Chacun s'exprime; les questions sont concrètes; les réponses personnalisées; rien d'une morne conférence; une table ronde vivante; une table qui, en fin de réunion, devient buffet convivial autour duquel les échanges deviennent plus directs, des complémentarités ou complicités de métiers se nouent, les confrontations d'expériences et les conseils des anciens permettent aux nouveaux de mieux assurer leur démarrage.

"Les cercles, c'est tonique... dit une créatrice, chacun a l'impression d'être enfermé dans ses problèmes. Mais on s'aperçoit que les autres ont les mêmes. Cela relativise nos difficultés et permet de prendre du recul".

Dans d'autres régions, les réunions ne sont pas encore aussi systématiques; mais partout, ces rencontres plus ou moins épisodiques ont conclu sur l'intérêt de consolider ces cercles en un réseau d'acquisition de connaissances et de développement des solidarités.

Formation et acquisition de connaissances :

Lors du premier cercle de l'année, les créateurs sont invités à définir les thèmes qu'ils souhaitent aborder. Pour chacun de ces thèmes, l'ADIE invite un spécialiste pour animer le débat.

Par exemple, durant l'année 1994-1995, la délégation Rhône-Alpes Nord a organisé cinq cercles sur les sujets suivants :

Certains cercles, plus spécialisés, pourront être organisés par métier et proposer des échanges d'expériences et des formations ciblées sur une profession. Pour les organiser, l'ADIE va monter en 1996, un observatoire des métiers. Il s'agit, par observation directe des entreprises du réseau et pour les métiers les plus fréquemment financés, d'identifier les paramètres classiques de la réussite et d'en tirer les conséquences pour la formation, les conseils, l'assistance au démarrage, au développement de la clientèle, à la maîtrise de certaines techniques.

Un réseau de solidarités :

La solidarité ne se décrète pas mais elle apparaît de manière spontanée au sein d'un groupe dont les intérêts sont communs.

Un des objectifs du cercle, c'est de créer un réseau : au fil des réunions les créateurs se connaissent, peuvent devenir clients, prescripteurs ou fournisseurs les uns des autres.

Il peuvent avoir des besoins communs pour certains types d'achats (photocopies....) et décider de se grouper pour obtenir des tarifs auprès des fournisseurs. (Cette idée a déjà été évoquée dans les cercles du Nord-Pas de Calais, Seine&Marne et Rhône-Alpes nord).

L'expérience prouve qu'au-delà d'intérêts purement commerciaux, les créateurs trouvent dans les cercles un véritable lieu d'entraide.

Ils ont le sentiment d'appartenir à un groupe: un créateur est allé jusqu'à employer le terme de "famille".Ils sont donc prêts à s'aider mutuellement; par exemple, un créateur en PAO de Vaulx-en-Velin a proposé à une créatrice, restauratrice à Messimy sur Saône, de l'aider à réaliser ses prospectus publicitaires. Les échanges se passent le plus souvent en dehors des cercles et le réseau, initié par l'ADIE, se met à fonctionner seul.

Une autre forme de solidarité, financière cette fois-ci, est en cours de montage. L'idée lancée par l'ADIE est de créer une caisse de secours mutuel permettant de mettre à disposition des membres une avance remboursable en cas de sinistre. Ce projet a reçu un bon accueil des créateurs et le soutien de la Fondation Macif.

Avec ses cercles de créateurs, lieu de formation pour échanges et réseau de solidarité, le crédit solidaire devient ainsi, au delà d'un instrument de financement, un moyen de rétablir le lien social.


ADIE - Faire Crédit - Faire Confiance, numéro 5 ; mars 1996

Pour plus d'information, contacter : Association pour le Droit à l'Initiative Economique
111, rue Saint Maur
75011 Paris - Tèl: 43 55 98 94 ; Fax : 43 55 98 83



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Horizon Local 1997
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