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Campagne "Israël-Palestine : l'Europe peut agir pour la paix"

Par FERREIRA Victor
Date de la fiche : 1997/02/18.


La campagne.

Au Proche Orient, les événements tragiques de septembre 1996 (rappelons que le prolongement d'un tunnel sous Jérusalem-Est s'est soldé par plus de 80 morts et 1500 blessés) ont rappelé à l'opinion publique internationale que la situation était explosive. Le nouveau gouvernement israélien commençait alors à appliquer le programme pour lequel il avait été élu, s'inscrivant dans une logique de conflit aux antipodes du processus de paix initié en 1993 par les accords d'Oslo.

Sur le terrain la situation empirait chaque jour : le blocus quasi total imposé à la population palestinienne paralysait la circulation des biens et des personnes. L'économie était asphyxiée, le chômage avait atteint des proportions dramatiques (30 à 50%). Les prisonniers politiques palestiniens n'étaient toujours pas libérés. Des Palestiniens demeurant à Jérusalem se voyaient retirer leur titre de séjour. La torture était officiellement reconnue. Les confiscations de terres, les destructions de maisons et les colonisations reprenaient.

C'est dans ce contexte que plusieurs ONG françaises regroupées au sein de la "plateforme des ONG françaises pour la Palestine" ont proposé à Agir Ici de lancer une campagne "en urgence".

En trois semaines celle-ci était prête. Considérant que la paix ne peut être effective s'il n'y a pas respect des droits de l'homme et des droits au développement économique, la campagne s'est fixée comme objectif de contribuer à la reprise des négociations de paix et au respect des droits de l'homme.

L'occasion nous en était donnée par l'accord d'association Union Européenne - Israël qui, pour entrer en vigueur, devait être ratifié par le parlement français avant Noël. La campagne demandait à ce que le vote de ce texte, d'une importance considérable pour Israël, soit conditionné à la reprise du processus de paix et au respect par Israël des accords signés et des droits de l'Homme.

En quelques jours trente associations de solidarité internationale et de défense des droits de l'homme se sont mobilisées. Les documents de campagne comprenant d'une part une page de présentation et d'autre part des cartes postales à adresser aux députés et au ministre des Affaires étrangères, ont été diffusées à 30.000 exemplaires.

Un partenariat s'est mis en place avec diverses associations internationales, notamment avec le CIHRE (Centre International pour l'application des droits de l'homme), basé à Jérusalem, Human Rights Watch (USA), Amnesty International et APCEA (Association pour la Coopération Euro-Arabe) à Bruxelles.

Des contacts ont été pris avec le gouvernement et la présidence de la République française. Plusieurs courriers ont été envoyés à l'ensemble des députés. Des dossiers précis et argumentés ont été diffusés aux députés membres de la commission des affaires étrangères, aux journalistes, aux membres locaux des associations partenaires. Nous avons obtenu rendez-vous avec une vingtaine de députés et sénateurs ainsi qu'avec plusieurs responsables des relations extérieures de divers partis.

Les résultats.

La campagne qui a duré trois mois a permis la sensibilisation d'une partie de l'opinion publique française à la réalité du processus engagé entre Israéliens et Palestiniens, à ses difficultés et à ses enjeux. Les 30.000 documents diffusés en très peu de temps attestent de l'intérêt qu'a suscité cette campagne alors que le sujet est particulièrement difficile et complexe.

Au sein des parlementaires et des partis politiques, nous avons participé d'une façon remarquée au débat sur la place de la France et de l'Europe dans le processus de paix et plus précisément sur l'accord d'association Union Européenne-Israël. Des débats vifs ont eu lieu au sein de plusieurs partis.

Nous avons reçu 140 réponses de députés, dont la majorité étaient des réponses types rédigées par les groupes parlementaires. De même les courriers envoyés aux participants à la campagne ne reflétaient que rarement les divergences exprimées en interne.

Cette campagne a été également l'occasion de rappeler aux parlementaires la réalité de ce qui est vécu aujourd'hui par les Palestiniens dans les territoires occupés. Plusieurs questions écrites au gouvernement ont été posées par les députés.

Notre campagne a contribué au report de l'examen du projet de loi qui devait avoir lieu fin décembre 96 et qui, au final, a été repoussé au 27 février 97. Ce type de vote qui confirme un vote européen sur un accord d'association, ne donne en général pas lieu à débat. Nous espérons que malgré tout, l'examen de ce texte suscitera des interventions de divers députés, et cela malgré les consignes strictes du gouvernement envers les députés de sa majorité.

Nature des difficultés.

Lancer une campagne sur la question palestinienne n'était pas chose facile : c'est une question complexe qui souvent, pour les deux parties concernées, renvoie à des réactions très affectives.

Pour cette raison, certaines associations, principalement de défense des droits de l'homme, n'ont pas souhaité participer à la campagne.

La campagne a été lancée en urgence à la mi-novembre. Compte tenu du report du vote à l'assemblée, elle a été poursuivie jusqu'à la mi-février. Il ne nous a pas été possible d'informer bon nombre de personnes que la campagne se poursuivait.

La question très technique (le report du vote d'un projet de loi de ratification), a évidemment constitué un obstacle à la mobilisation du public, mais surtout de la presse. Celle-ci, bien que tenue au courant de notre action s'en est peu fait l'écho. Notons tout de même que RFI, Radio Orient, RMC, l'Humanité ont fait état de notre action. La presse associative s'est, quant à elle mobilisée.

Organisme : AGIR ICI POUR UN MONDE SOLIDAIRE.
Adresse : 14 passage Dubail, 75010 Paris, FRANCE. Tél. 01 40 35 07 40. Fax. 01 40 35 06 20
Mots-clés : CAMPAGNE D'INFORMATION; GROUPE DE PRESSION; DROIT DES PEUPLES; DROIT INTERNATIONAL; DROIT DE L'HOMME.
LOCALISATION : FRANCE.
Public : ADULTE.


Dossier
"Pour une terre d'avenir"

Réseau d'Information Tiers Monde

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