Week-end de formation sur l'éducation au développement pour les étudiants

Par FRANCOIS Sylvie
Date de la fiche : 1997/02/00.

L'association Etudiants et Développement (E&D) organise des formations qui s'articulent selon deux modalités : un week-end dit d'accroche ou de premier niveau "Découvrir le tiers-monde" et un autre "Découvrir le tiers monde : la rencontre des cultures" et des week-ends thématiques sur environnement, santé, économie de la drogue, commerce équitable, préparation au départ, retour. Ces week-end sont ouverts à tous et payants. Leur objectif est principalement d'approfondir la notion de développement.

Une autre catégorie de formation est constituée de un à cinq jours en modules optionnels insérés dans les cours en établissements d'enseignement supérieur, avec qualité de module concourant à la validation de l'année et du diplôme ou encore sous forme de conférence d'une demi -journée dans le cadre d'activité d'ouverture. Ces formations s'adressent aux étudiants de l'établissement et développent des thématiques à la carte.

Dans le cadre de ses activités de formation, E&D peut intervenir en tant que prestataire de services, à la demande par exemple d'une école, que ce soit à Paris ou en province. Les thématiques des week-ends peuvent ressortir de questionnaires recueillis à l'occasion de salon ou de demandes formulées par les étudiants. Ces week-ends se déroulent en principe d'abord à Paris puis en province.

Déroulement de la formation.

Chaque week-end nécessite la présence de deux personnes au moins : un intervenant souvent extérieur à E&D et un animateur, membre de E&D, qui introduit et conclut la formation et assure la dynamique de groupe.

Les éléments nécessaires à la réussite d'une formation sont :

- la compétence des animateurs et des formateurs,

- un schéma pédagogique cohérent,

- des méthodes pédagogiques qui sollicitent l'implication des participants (jeux, mise en situation, étude de cas...) et débouchent sur des pistes "pour aller plus loin", pistes de réflexions et d'action...

Les principales difficultés résident dans :

- la diversité des motivations et des attentes des participants.

- la très faible disponibilité du matériel pédagogique adapté à un public de jeunes adultes.

- l'habitude scolaire qui entrave une participation active du public.

- enfin la difficulté à suivre le public après les formations, d'autant plus que les étudiants représentent une catégorie de public très mobile.

En trois ans, près de 3000 personnes ont suivi une formation en école ou en week-end. En 1995, vingt week-ends ont été organisés, 10 à Paris, 10 en Province avec une moyenne de 22 étudiants présents par session. Pendant cette période, 130 heures de formation en école ont eu lieu.

Différentes formes d'évaluations.

Chaque formation donne lieu à des évaluations avec les responsables d'études, les formateurs et les intervenants. Avec les étudiants deux sortes d'évaluations sont pratiquées : l'une orale et collective en fin de formation, l'autre individuelle par un questionnaire remis à chaque participant à rendre à la fin du week-end. Les échanges en début de formation, suite à la présentation de chacun, révèlent que les participants attendent globalement une plus grande connaissance d'un sujet et des rencontres enrichissantes. En fin de week-end, la moitié environ des participants souligne que, sur certains points, ce stage ne correspondait pas à l'idée qu'ils s'en faisaient. Tout d'abord, que ce soit pour la formation du premier ou du deuxième niveau, ils sont étonnés par la méthode pédagogique; ils attendaient plus une intervention du style "conférence", alors qu'il s'agissait de journées de formation. Les participants au week-end de premier niveau soulignent souvent le décalage entre d'une part l'idée qu'ils se faisaient du développement et l'image exotique du tiers monde qu'ils avaient, et d'autre part, les réalités du tiers monde perçues durant la formation à travers la présence de formateurs en provenance souvent de pays du Sud, le rôle des associations de migrants... bref la variété des acteurs du développement et le discours critique sur la notion de développement par exemple.

Nous réfléchissons actuellement à une troisième phase d'évaluation à travers un questionnaire écrit qui serait renvoyé quelque temps après par l'étudiant. Ceci permettrait non seulement d'évaluer l'impact de la formation avec du recul, mais de savoir aussi ce qu'en a fait le participant : a-t-il modifié ses objectifs liés à son projet de départ, s'est-il abonné à des publications, a-t-il adhéré à une association... Le problème étant le risque important de non retour d'un tel questionnaire.

Vers un troisième module de formation ?

Un autre axe de réflexion, pour améliorer ce travail de formation, s'articule autour d'un projet d'une troisième catégorie de formation d'une durée plus courte (une journée) et qui représenterait : pour l'étudiant un investissement moindre (le week-end revient à 150 FF) et pour E&D, une organisation plus légère. La pratique révèle qu'une journée de formation peut être adaptée sur un thème très spécifique : par exemple celui de l'immigration ou de l'interculturalité (E&D avait, à la demande d'une ONG, organisé une journée de formation sur ce thème pour des jeunes qui partaient pour des chantiers organisés par cette ONG) . Ce genre de formation ne permet pas de pratiquer une pédagogie aussi participative que celle des week-ends.

Organisme : ETUDIANTS & DEVELOPPEMENT.
Adresse : 21 rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE. Tél. 01 44 93 90 90. Fax. 01 44 93 77 23
Mots-clés : CONFERENCE DEBAT.
Public : ETUDIANT.

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Horizon Local 1997
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