Par KABORE Anne
Date de la fiche : 1997/01/01.
Pour sensibiliser le public sur la nécessité de mettre en place des politiques de l'eau à l'échelle locale et planétaire, une campagne d'information, "Demain le monde l'eau", a été menée en France à partir d'octobre 1994.
Cette campagne, qui a duré deux ans, était pilotée collectivement par des partenaires institutionnels (ministères, collectivités territoriales et organismes paritaires), des collectifs d'OSI et des syndicats. Elle a tenté de regrouper sous le même label diverses manifestations nationales ou internationales : Journée Mondiale de l'Alimentation, Journée Tiers Monde à l'Ecole, Salon de l'Agriculture, Journée mondiale de l'eau, Journée de la désertification, Journées de l'environnement. Des manifestations finales ont eu lieu de mars à juin 96.
Les principaux objectifs de cette campagne étaient de sensibiliser le grand public à la problématique Nord/Sud à partir du thème de l'eau ; de décentraliser les actions d'information et de favoriser un partenariat entre acteurs de nature différente au niveau local. Le secrétaire exécutif de cette campagne a rédigé un bilan de la campagne en fonction de ces objectifs. Nous présentons ici les principaux éléments de son rapport quant à l'évaluation et aux enseignements à tirer pour l'avenir.
La campagne en chiffres.
Les subventions reçues s'élèvent à 2.480.000 FF accordées par l'Union Européenne, les Ministères de la Coopération, des Affaires étrangères, de l'Environnement et de l'Education nationale. Il faut à cela ajouter la contribution, non chiffrée, financière ou humaine des associations.
La campagne a permis de sensibiliser 250 à 300.000 personnes et a touché 400 établissements scolaires.
90 actions d'information ont été labélisées réparties dans 41 départements et pour un total de 792.578 FF de subvention. 13 manifestations finales ont eu lieu auxquelles ont participé 4.200 scolaires et 1.500 adultes.
Les points positifs.
Pout le public associatif et enseignant : bilan extrêmement positif.
La labélisation a permis de décentraliser au maximum la sensibilisation. Elle a été perçue par les groupes locaux comme une reconnaissance, un symbole d'appartenance à un réseau et a engendré une motivation supplémentaire. Elle a augmenté l'impact de la campagne en facilitant parfois l'obtention de fonds privés, en élargissant la diffusion de documents, en facilitant le recensement au niveau national des actions et outils pédagogiques.
Grâce aux bonnes relations de certains groupes locaux avec la presse locale, celle-ci a bien relayé la campagne (200 articles dans les journaux dont Ouest France, le Télégramme de Brest, l'Est Républicain, le Progrès).
Il y a eu un bon impact de la manifestation nationale à l'UNESCO à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau.
Enfin, la campagne a révélé la production d'outils pédagogiques d'une grande richesse tant au niveau national que des groupes locaux.
Les difficultés rencontrées.
- Absence du grand public hors scolaire et enseignants. Les groupes locaux ont sensibilisé un public traditionnel déjà acquis aux questions Nord/Sud.
- Peu de nouveaux partenariats, mais les partenariats existants ont été renforcés.
"La participation des services déconcentrés de l'Etat et des entreprises a toujours été financière ou matérielle, rarement intellectuelle".
- Faible mobilisation des collectivités territoriales et des organisations socio- professionnelles.
- Une organisation institutionnelle défaillante. Le comité national d'orientation était représentatif mais peu opérationnel pour animer au quotidien la campagne. Le bureau délégué pour le faire n'a pas assez précisé les responsabilités de chacun. Enfin le secrétariat exécutif était composé d'une seule personne aidée par les têtes de réseaux ce qui est insuffisant.
- Absence de stratégie de communication et de financement à cet effet, dysfonctionnement du groupe "Médiation".
- Echec relatif des manifestations grand public finales organisées dans 13 provinces.
Quels conseils pour l'avenir ?
Le choix du thème et de la date de lancement : choisir un thème large qui inclut des sous-thèmes inscrits dans les programmes scolaires afin d'impliquer des enseignants qui, au départ, n'ont pas de "sensibilité tiers mondiste". Commencer la campagne avant l'été pour que les documents pédagogiques soient accessibles dès la rentrée.
Affiner l'outil de la labélisation : poser des questions plus précises dans le dossier de demande, prévoir en amont un processus d'évaluation, verser le reste de la subvention à la réception d'un compte-rendu narratif et financier détaillé de l'action. Le rapporteur note que le principe de labélisation ne "présente d'intérêt que pour les groupes locaux : il ne concerne pas le grand public".
Relativiser le principe de décentralisation. "Bien souvent, même s'ils n'ont pas toujours osé le dire clairement, les groupes locaux auraient (et parfois ont) préféré se contenter de participer au programme pédagogique émanant de Paris sans avoir à le compléter". Faut-il alors insister sur la nécessité de décentraliser les manifestations quand les moyens humains sont insuffisants ? Cela entraîne des difficultés d'organisation "or c'est bien de sa bonne organisation que dépend la réussite d'une manifestation". De plus cela coûte cher et l'impact de ces actions risque de s'avérer moins fort que si l'on organisait un seul grand événement à Paris ou ailleurs.
Répartir de façon claire les tâches avec un principe de responsabilité. Une équipe permanente doit être composée d'au moins trois personnes : une se chargeant des aspects administratifs et financiers, l'autre de la communication et la dernière de l'animation pédagogique.
Améliorer l'impact des outils de communication : simplifier le dépliant de présentation de la campagne, prévoir une affiche avec un message fort, prévoir la distribution de gadgets aux enfants...
Enfin si "l'on veut toucher un public nouveau, il est nécessaire d'avoir recours à la publicité et aux relations avec la presse en plus de la transmission de l'information par l'intermédiaire de collectifs".
Organisme : CFSI - Secrétariat exécutif de la Campagne.
Adresse : 32 rue Le Peletier, 75009 Paris, FRANCE. Tél. 01 44 83 09 15. Fax. 01 44 83 88 79
Mots-clés : CAMPAGNE D'INFORMATION; ENVIRONNEMENT; EAU; LABELISATION; MEDIA.
LOCALISATION : FRANCE.
Public : TOUT PUBLIC.TITRE du DOCUMENT : Bilan final de la campagne d'information sur l'eau, l'environnement et la solidarité internationale "Demain le monde...l'eau".
PUBLIE LE : 1996. LANGUE EDITION : FRE.
EDITEUR : CFSI. PAYS EDITION : FRANCE.
Pages : 33 P.
Dossier
"Pour une terre d'avenir"
Réseau d'Information Tiers Monde
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Horizon Local 1997
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