Par Patrick Fouilland
Un document du programme européen M.C.X./A.P.C.Juin 19991. L'approche par la complexité est-elle de quelque utilité dans la gouvernance des villes? 22. La Ville, comme système vivant 32.1 Mémoire 32.2 Homéostasie 42.3 Un système vivant, produit toujours quelque chose. 52.4 Un système vivant s'autoproduit en permanence 52.5 Un système vivant est finalisé. 53. Et la Gouvernance? 63.1 Chaque territoire a sa mémoire. 63.2 Les territoires ont une capacité d'éco-auto-organisation 73.3 Aborder chaque territoire comme un système complexe 73.4 Déconstruire la réponse pour aboutir à l'universalité de la question 73.5 L'échange d'expériences et la subsidiarité active 73.6 Les habitants sont la richesse de La Ville 74. Sortir de l'impuissance 85. C'est quoi la Gouvernance? 8Résumé
Un système vivant résiste, souffre, vit et meure. Pour les êtres vivants, c'est à l'échelle des années, pour les villes, pour les territoires, à celui des siècles. La Ville, dans le Monde est en crise; pas seulement La Ville régulée du Nord, pas seulement La Ville illégale du Sud.
Que nous apprend la pratique du vivant dans la conduite des affaires de la Cité, ou plutôt dans la gouvernance des territoires? Que nous apporte, pour la gouvernance l'approche par la complexité.
A partir d'une expérience polymorphe, nous mettrons en œuvre un regard différent, un peu décalé sur La Ville, de façon à imaginer des marges de manœuvre, des possibilités d'agir, en un mot "sortir de l'impuissance".
LA VILLE EST L'AVENIR DE L'HOMME!
Une des agences des Nations Unies, située à Nairobi répond au doux nom de PNUEH: "Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains", cette agence s'appelle aussi "Habitat"; en anglais, ou parle "Human Settelments". L'agence, c'est l'UNCHS: United Nation Center for Human Settlements. Aucune des traductions en français ne recouvre l'étendue du champ proposé par "Human Settlements".
Parler d'établissements humains évoque le bâti, le construit, le fonctionnel, pas tellement "l'habiter". "Habitat" est trop restrictif, trop connoté à l'acte d'habiter, pas assez à des lieux... où faire autre chose qu'habiter. Je vous propose de partir du concept de "là où les hommes s'établissent". Les hommes s'établissent dans des communautés. Chaque communauté prend la forme urbaine, l'organisation sociale et politique adaptées aux conditions de sa survie et plus tard à son développement. Parmi ces moteurs je pense à la survie alimentaire, la protection contre un environnement hostile, la production de biens, la défense, la prédation des autres communautés. Quand les communautés s'établissent, se sédentarisent, elles deviennent villages et villes, structurent leurs formes physiques - les formes urbaines-, leurs régulations et leurs échanges avec leur espace rural et avec les autres communautés. Ces derniers siècles la planète-terre avait vu son espace rural occupé, partout où c'était possible, et parfois aux limites extrêmes du possible. Avant la mécanisation, un homme seul pouvait cultiver au maximum quelques milliers de m²; avec un cheval, quelques dizaines de milliers... un berger ne pouvait pas surveiller plus de quelques dizaines de moutons, etc. Il fallait du monde pour cultiver la terre. La population de la planète était urbaine. Eh bien, cela vient de changer; pour la première fois, dans l'histoire de l'Humanité, la majorité des êtres humains habitent dans des villes sont devenus des urbains! C'est ce que nous disent les démographes. Le modèle paradigmatique n'est donc plus le village, mais La Ville...
De multiples causes peuvent être invoquées dans cette évolution. Cela ne surprendra pas les fans de la complexité de constater que les systèmes de causalités invoquées dépendent des instruments de compréhension dont dispose l'observateur: économiste, politique, démographe, philosophe, sociologue, historien, géographe, urbaniste... ou simple citoyen. Chacun a, sur ce phénomène d'urbanisation de la planète, son analyse à proposer. Je ne vous proposerais pas la mienne, mais me propose d'examiner la Ville comme un système complexe.
Et d'abord, quand on parle de La Ville, de quelle ville il s'agit-il? Quelle commune mesure entre Parthenay, sous-préfecture des Deux Sèvres, de 20000 habitants, Lagos ou Sao Paulo mégapoles multimillionnaires en habitants, Singapour ou Hong Kong, les cités Etats ou encore ces Ranstädte, agglomérations tentaculaires à cheval sur plusieurs états. La France, 60 millions d'habitants a 36000 Communes, autant que tout le reste de l'Europe; la Chine, plus d'un milliard d'habitants, en a six mille. Plus que de villes, il faudrait parler de territoires , ou de territoires urbains. Entre nous, nous continuerons à parler de ville, mais en pensant, à chaque fois "territoire urbain" et en évoquant mentalement plusieurs villes différentes, en évoquant des villes du monde, pas seulement des villes européennes.
Les villes, comme tous les éléments d'un système-monde communiquent, communiquent avec leur environnement, communiquent entre elles. Mais comment peuvent dialoguer, échanger entre eux, des institutions des villes dont les compétences, les ressources, les relations avec les autres échelons territoriaux sont aussi disparates. Les disparités conduisent-elles à l'isolement? La multiplicité et l'intrication des problèmes ne conduisent-ils pas à une sentiment de tragique impuissance?
1. L’approche par la complexité est-elle de quelque utilité dans la gouvernance des villes?
A ce stade, je prends la liberté de ne pas définir en quelques mots la gouvernance. Acceptons si vous voulez bien, comme Edgar Morin nous le proposais pour la complexité qu'il s'agit plus d'un "mot problème" que d'un "mot solution". C'est chemin faisant que chacun en prendra la mesure, c'est à dire les limites... Alors, pourquoi j'en parle?
J'en parle parce que La Ville m'intéresse; c'est là que des enjeux essentiels se jouent, pour l'avenir de notre humanité, et que véritablement La Ville est en crise. Les systèmes de gouvernement, les régulations, les ordres économiques, les politiques publiques à l'œuvre issus d'une longue histoire n'apportent plus les réponses adaptées. Pierre Calame a dit un jour: "on ne répond pas aux problèmes d'aujourd'hui avec les solutions d'hier et les institutions d'avant hier". Pour La Ville, pour les territoires, on en est là; on devrait pouvoir mieux faire.
J'en parle parce qu'au fil du temps, je me suis forgé de La Ville une idée, une représentation, parce qu'il me semble que l'on peut sortir de l'indécidabilité et de l'impuissance et que l'on m'a fait l'amitié et la confiance de me proposer de la partager avec vous.
J'en parle parce, comme que j'ai un peu tout fait dans ma vie, et ma culture s'en est trouvée enrichie, complexifiée. Comme médecin, ma base est le biologique. Comme psychothérapeute, s'y ajoute la dimension de l'inconscient. Comme politique, elle prend en compte le pouvoir et les rapports de force. Comme responsable de l'urbanisme elle intègre les espaces, les formes, les territoires et leurs articulations, Comme militant de la citoyenneté active, elle a pris comme cible le champ planétaire.
2. La Ville, comme système vivant
Un jour comme tant d'autres...Paris, deux juin 99. Une agression dans le métro, une de trop, cette fois, il y a mort d'homme. Et tout s'arrête, les bouches de métro vomissent sur les trottoirs des flots de parisiens, le flux des voitures s'engorge, la ville s'asphyxie; la ville se perçoit comme paralysée
Belgrade, deux juin 99, après 70 jours de bombardement, après 36000 sorties aériennes, après que ponts, centrales électriques et téléphoniques, raffinage et stockage pétroliers, .aient été systématiquement détruits, la ville vit (il serait plus juste de dire qu'elle survit). Il y a un peu d'électricité dans les maisons, de l'eau dans les robinets, quelques communications téléphoniques passent, on trouve des commerces ouverts... La ville souffre, mais elle vit.
On peut voyager dans le temps, pas forcément très loin; Sarajevo, Kaboul, Beyrouth, Leningrad... Villes martyrisées, écrasées, matraquées, villes ou parfois tout pouvoir organisé a disparu, où règnent en maîtres des groupes prédateurs; et pourtant le système urbain continue à exister.
Et puis ailleurs, en d'autre temps des villes ont disparu, noyées sous les flots dit-on, Ys ou Atlantide, ou englouties par les sables, ou par la jungle, ou sous la cendre. Et puis des villes croissent et prospèrent, quand d'autres s'enfoncent dans le marasme; mille exemples viennent à l'esprit; vous en connaissez certainement, vous en avez à l'esprit.
Un système vivant qui résiste, souffre, vit et meure. Pour les êtres vivants, c'est à l'échelle des années, pour les villes, pour les territoires, à celui des siècles.
Examinons quelques unes des caractéristiques du vivant et en quoi cela s'applique à La Ville. Nous parlerons de mémoire, d'homéostasie, d'auto-éco-organisation...
2.1. Mémoire
La mémoire c'est le présent du passé
Saint AugustinUne anecdote, pour commencer.
Il y a près du Havre une centrale nucléaire. Pour se refroidir elle puise de l'eau de mer qu'elle rejette réchauffée. Cela fait le délice des moules qui s'installent près de cette source chaude; et elles s'installent là où elles peuvent, c'est à dire sur les grilles, sur les vannes, aux orifices d'évacuations, ce qui à la longue pose quelques problèmes de maintenance des installations... Les techniciens ont trouvé la parade et procédé à des chlorations périodiques, fatales pour les colonies de moules squatters. Oui mais en quelques semaines, les moules avaient trouvé la contre parade, et juste avant l'heure de la giclée de chlore, elles se refermaient, laissaient passer l'ondée toxique pour s'ouvrir à nouveau un peu plus tard...
Sur l'échelle de complexité des organismes vivants, les moules ne se trouvent pas au plus haut niveau... Néanmoins, celles de Paluel ou les survivantes ont pu intégrer des informations, mémoriser des intervalles de temps et des durées, modifier des comportements individuels et collectifs et transmettre des informations... Et c'est ainsi qu'elles vivent.
La mémoire n'est pas seulement une caractéristique du vivant elle en est la condition. Pas de vie sans mémoire. Un système vivant, virus, bactérie, unicellulaire ou organisme, il est mémoire. Il est issu d'un ADN porteur d'informations elles même recomposées et toute son existence va être fait d'apprentissages et de transmissions d'informations en direction du milieu extérieur, de ses semblables, de ses descendants.
Tous les organismes vivants apprennent. Ce qu'il leur advient laisse une trace mnésique. La matière garde trace de ce qui l'agit. Cette trace peut être physique, moléculaire, être stockée dans tous les supports possibles. La trace devient mémoire quand elle participe d'une façon où l'autre aux finalités. Et la mémoire se transmet sans qu'il y ait obligatoirement conscience.
De la même façon, La Ville est mémoire. Les formes urbaines perdurent: les tracés viaires de l'origine sont quelque part toujours présents; les villes détruites sont la plupart du temps reconstruites à l'identique, les stigmates de sa fondation sont présent ailleurs que dans ses fondations.
2.2 . Homéostasie
Un système vivant est capable de résister, parfois de façon stupéfiante à des modifications parfois considérables du milieu.
Le système ville résiste. Il résiste aux éléments, il peut neutraliser ou assimiler l'envahisseur, renaître de ses cendres, s'adapter pour durer. Il n'y a pas de raison qu'il ne résiste pas également aux volontés de ses décideurs, de ses promoteurs qui sont aussi quelque part des actions extérieures. La résistance au changement extérieur est peut être une des conditions essentielles de la survie des systèmes.
Dans les exemples de villes martyres, le système ville poursuit sa finalité qui consiste à se survivre...
Tenir compte de cette réalité peut éviter quelques erreurs majeures, quand on imagine faire évoluer un "système-ville". Les mécanismes qui permettent cette régulation par rapport aux modifications de l'environnement sont les mêmes qui s'opposent à l'action des décideurs, des acteurs institutionnels de la ville. Nous en reparlerons avec la "gouvernance"
2.3. Un système vivant, produit toujours quelque chose.
Un système vivant, parce qu'il échange avec son environnement, produit toujours quelque chose: de l'oxygène et/ou du dioxyde de carbone, des déchets des scories, mais aussi des biens et des services au sein d'une chaîne d'interactions.
Les systèmes fonctionnent et dysfonctionnent. Les dysfonctionnements produisent des symptômes qui ne sont pas seulement le reflet de leur origine, mais qui peuvent avoir des fonctions protectrices, réparatrices. L'approche systémique nous apprend à interroger les symptômes autant par leurs finalités que par leur causes
Le système-ville, consomme du pouvoir, de l'énergie, des matières premières, des marchandises et de l'activité, il les transforme et, sous une nouvelle forme, produit à son tour, du pouvoir, de l'énergie, des matières premières, des marchandises de l'activité...
Le propre des systèmes urbains, c'est la production/recombinaison de l'espace, des pleins et des vides, tout ce qui fait la composition spatiale; c'est également la production de lien social.
Et puis la ville produit des symptômes et certaines plus que d'autres: de la violence, de la déprime. Produit-elle du sens?
2.4. Un système vivant s'autoproduit en permanence
La ville accouche d'elle-même à chaque instant. Se régénère de l'intérieur et peu à peu, absorbe les populations qu'elle attire et agglutine dans ses périphéries. Des quartiers de centre ville périclitent, des banlieues semblent exploser, des friches apparaissent ça et là, et en même temps, des "boulevards urbains" fleurissent dans toutes les entrées de ville, avec leurs enseignes indéfiniment répétées, des anneaux reptiliens de périphériques et de rocades enserrent les villes qu'elles prétendent désengorger, tout cela sans que personne ne le décide vraiment, ni n'ose le signer.
Il n'est que de survoler de temps à autres la périphérie parisienne pour voir presque jour après jour la prolifération des lotissements avec leur desserte en raquette, et le mitage du tissu rural.
Et que dire des mégapoles du sud, Sao Paulo, Mexico, Lagos où la ville bourgeonne, se bâti dans la plus totale illégalité, et donc pour ses habitants dans la plus totale précarité. En moins d'un siècle la population mondiale est passée de 1,5 à 6 milliards d'individus; mais la population des villes est passée, elle, de 10% à 50% de cet l'effectif, soit de 0,15 à 3milliards... Aucune décision politique, ou autoritaire à l'origine de ce phénomène... Au contraire les politiques, les establishments en place ont vainement tenté de freiner ce mouvement; rien n'y fait... Et quand cela semble se ralentir, comme ces tout derniers temps, on ne sait pas pourquoi.
Mais c'est parfois le contraire:le déclin, voire l'autodestruction inéluctable. Des villes se sont physiquement perdues dans les sables du désert.
2.5. Un système vivant est finalisé.
Un système vivant est finalisé, c'est à dire qu'il tend vers quelque chose, il est polarisé, il recèle quelque part un sens. Ce qu'il produit, ses "outputs" ont quelque chose à voir avec ce sens. Ces finalités, des plus primitives aux plus élaborées suivent leur propre complexification: survivre, se reproduire, agir sur son environnement, maîtriser son destin, agir collectivement, préparer l'avenir etc..
3. Et la gouvernance ?
Comment gouverner, administrer, conduire, piloter, manager les villes? Ce sont des questions très concrète pour les politiques, les aménageurs, les professionnels de la ville. Cette question a des prolongements théoriques qui passionnent fascinent nombre de disciplines scientifiques. C'est une question cruciale pour les citoyens, pour chacun d'entre nous.
Il n'y a pas, il n'y a plus, à proprement parler de gouvernement des villes. Au dans les "pays du Nord" moins dans le sens où un pouvoir local est censé diriger La Ville. Il y a, dans chaque territoire, de véritables "empilages" institutionnels.
- Il y a des instances politico-administratives, pas toujours élues, qui exercent des compétences, c'est à dire des obligations de faire, qui ont pour cela des ressources, et qui peuvent se donner hors de ces compétences, des objectifs, des moyens pour conduire des politiques publiques qui ont pour objectif le bien commun (que de tirets il y aurait à mettre , presque pour chaque mot...). Mais, sur un même territoire, il y a une multitudes d'instances sur un même territoire Etat, Région, Département, structures intercommunales, Commune; chaque instance a ses services, qui se parlent ou ne se parlent pas en interne, qui communiquent ou pas avec les autres.
- Il y a l'univers des organismes publics et para publics qui se prennent pour l'Etat. Ceux qui ont dû travailler sur un territoire, avec un Port Autonome, un Etablissement Public d'Aménagement, la SNCF, l'EDF, les Charbonnages, l'Armée ou la Marine savent de quoi je parle.
- Il y a les organismes gestionnaires de services publics: logement, transport, courrier qui chacun suivent leur logique propre, de leur patronat ou de leurs organisations syndicales ou celle à laquelle les conduit le libéralisme ambiant, mais pour lesquels les dynamiques de développement local n'ont que peu d'importance...
- Et encore le monde de l'entreprise et ses représentants, syndicaux ou consulaires, le monde des association...
Tout apparaît comme bien est ingouvernable, même pour ceux dont c'est la fonction de gouverner.
Et que dire de la place des citoyens, des habitants? Quelle chance ont-ils de peser un peu sur la vie de leur cité, eux qui ont parfois le sentiment de ne pas arriver à peser sur leur propre destin? Pour le moment les réponses à ces questions font défaut.
Et pourtant, des enseignements peuvent être tirés, de tout ce que nous avons passé en revue, sur la façon de conduire, de piloter des systèmes urbains. Prenons ensemble le risque de quelques "recommandations", avec toute la prudence que requière ce mot. Approcher ce que l'on peut faire et ce qu'il ne faut pas faire...
Alors brièvement, quelques "têtes de chapitre" que je n'ai pas le temps de développer mais qui sont autant de chantiers à ouvrir.
3.1. Chaque territoire a sa mémoire.
Nous l'avons vu, cette mémoire est la trace urbaine de ce qu'il a vécu, mais il existe une mémoire collective, qui garde l'empreinte de ses événements fondateurs et de ses tragédies. Le drame, c'est que La Ville se souvient, les habitants se souviennent, mais les politiques, et singulièrement les politiques publiques contemporaines sont amnésiques ou mythifiantes ce qui revient au même... Chaque politique pense qu'il y a besoin de renouveau -et c'est souvent vrai- mais assimile le renouveau à la table rase, ce qui est un peu abusif.
Mémoire des quartiers de Lille
3.2. Les territoires ont une capacité d'éco-auto-organisation
En témoignent l'exemple des périphéries de grandes villes du Sud, où à partir d'implantations "illégales", s'installent des quartiers qui peu à peu acquièrent "Droit de Cité", ou l'organisation que se donne la population dans certaines situations de catastrophe naturelle.
3.3. Aborder chaque territoire comme un système complexe
on s'y aventure sans jamais tout savoir, sans jamais tout comprendre, et il faut pourtant agir.. Les actions, petites ou grandes, quelle que soit leur ampleur susciteront des rétroaction qui annihileront tout ou partie de l'action entreprise. Il faudra alors envisager, que même après un retour à la case départ, le jeu n'est pas à somme nulle, que quelque chose n'est plus comme avant.
Quand un problème est mal posé, il se trouve toujours une solution, technique, de préférence très chère pour la résoudre
Exemple du Port Rapide et du Pont de Normandie
3.4. Déconstruire la réponse pour aboutir à l'universalité de la question
Les systèmes vivants construisent à chaque moment les réponses les plus adaptées possibles... à ce moment. Cela ne veut pas dire qu'elles marchent à tout coup, et quand elles marchent, cela ne dure pas forcément longtemps; il arrive même que ce soit le contraire. Bien des situations invivables d'aujourd'hui résultent d'une réponse adaptée à un problème d'hier.
La proposition est déconstruire la réponse aujourd'hui inadaptée, mais en la respectant, en se se privant pas des enseignement que l'on peut en tirer, en retenant ses richesse, pour reconstruire une nouvelle réponse un peu plus adaptée et qu'il faudra un jour déconstruire à son tour.
Exemple d'Habitat Cuba
3.5. L'échange d'expériences et la SUBSIDIARITÉ ACTIVE
Un élément fondamental pour une gouvernance démocratique, citoyenne, c'est de répondre à la question suivante: comment passer de l'échange d'expériences uniques, à des dynamiques collectives; et les réponses existent.
3.6. Les habitants sont la richesse de La Ville
Les habitants, y compris ceux qui apparaissent un moment comme les plus démunis sont la richesse de la ville. Définir les gens par ce qu'ils n'ont pas -,les sans - faire des catégories, prendre les conséquences pour les causes, et bâtir des dispositifs, des politiques pour compenser les manques ne marche pas et n'a aucune chance de marcher.
voir déclaration de Recife
4. Sortir de l'impuissance
C'est d'abord et avec peut-être une naïveté volontariste, faire le pari que les systèmes urbains (comme les personnes) recèlent toujours des potentialités inexploitées et que l'on ne se trompe pas en les recherchant en les valorisant, en les appuyant en nous appuyant sur elles.
C'est miser sur l'ensemble des acteurs qui peuvent dans certaines conditions, à certains moment bâtir une vision partagée du territoire qu'ils habitent.
5. C'est guoi la gouvernance?
Pierre Calame
"L'Etat au Cœur"1998La gouvernance, c'est la capacité des sociétés humaines a se doter de systèmes de représentation, d'institutions, de processus, de corps sociaux, pour se gérer elles-mêmes dans un mouvement volontaire. Cette capacité de conscience (le mouvement volontaire), d'organisation (les institutions, les corps sociaux), de conceptualisation (les systèmes de représentation), d'adaptation a de nouvelles situations est une caractéristique des sociétés humaines. C'est un des traits qui les distinguent des autres sociétés d'êtres vivants animales et végétales."
Pour plus d'informations, contacter:
Programme européen MCX
http://www.mcxapc.org
| Sommaire |
Horizon Local 1997 - 2000
http://www.globenet.org/horizon-local/