La filière cotonnière sud africaine comprend un nombre limité d'acteurs : les producteurs, les égreneurs (coopératives ou non) et l'Office du coton qui vend directement aux filateurs. A la différence des autres offices sud africains, il n'a pas le monopole de la commercialisation du coton. En dehors de ses prérogatives en matière de fixation de prix et de classification du coton, son rôle est actif en matière de promotion et de prospection commerciale mais reste limité au niveau de la supervision et de la médiation.
Vulgarisation et Recherche
La recherche est assurée à la fois par les sociétés d'égrenage, l'Institut de recherche sur le tabac et le coton (TCRI) et enfin le Département de l'agriculture. C'est en raison de l'impact réduit et du manque d'efficacité de l'encadrement fourni par les services gouvernementaux que les usines ont été amenées à développer une activité de conseil aux producteurs. Le financement de la recherche se fait par l'intermédiaire de taxes prélevées sur les producteurs par l'Office du Coton. Des financements complémentaires de l'Etat sont aussi disponibles. Quant aux services fournis par les usines d'égrenage, ils sont inclus dans le coût de l'égrenage.
Production
Deux systèmes d'exploitation cohabitent : les petites exploitations dans les "homelands" et le secteur commercial constitué de grandes exploitations appartenant principalement à des fermiers blancs. Les méthodes de culture et de récolte varient énormément selon les deux types d'exploitation en raison notamment de moyens financiers et techniques différents. L'irrigation est répandue dans les grandes fermes commerciales mais pour les petites (commerciales ou non), la culture est pluviale et donc très sensible aux conditions climatiques. Les semences sont vendues par des coopératives ou des privés, mais il arrive quelles soient fournies gratuitement aux petits fermiers. Les autres intrants agricoles (fertilisants herbicides, pesticides ... ) sont achetés par le producteur à des coopératives ou des magasins privés. Pour l'eau et le carburant, ils sont achetés par le producteur aux prix du marché. Le crédit pour l'achat d'intrants agricoles est fourni par les banques commerciales, les coopératives et même les usines d'égrenage. Pour l'achat d'équipement, le producteur s'adresse aux banques commerciales mais surtout à la "Land and Agricultural Bank', banque publique spécialisée dans le crédit agricole. Mais la plupart d'entre eux, notamment les fermiers noirs, n'ont pas accès au crédit faute de garanties suffisantes (la plupart d'entre eux ne disposent pas de titres de propriété mais des efforts sont consentis pour favoriser leur accession à la propriété). Actuellement, un grand nombre de fermiers sont, ou ont été confrontés à d'énormes difficultés financières fiées à un endettement massif auprès du système bancaire. La sécheresse dramatique de ces dernières années a souvent précipité leur faillite.
Egrenage
Le coton-graine est acheté au producteur par l'égreneur coopératif ou privé. L'Office du coton a aussi la Possibilité d'agir en tant qu'agent dans l'achat et la vente du coton-graine. C'est aussi ce dernier qui détermine les quantités de coton allouées à chaque usine d'égrenage (2 coopératives et 3 privées) et délivre l'agrément sans lequel elle ne peut fonctionner. Les égreneurs sud-africains remplissent de multiples fonctions en plus de l'égrenage a proprement parlé (transport du coton-graine à l'usine, appui technique et financier aux paysans) d'où des coûts de revient du coton après égrenage croissants. Cette hausse, combinée à l'augmentation du prix d'achat du coton graine, n'est pas compensée par une hausse équivalente du prix de vente de la fibre ce qui entraîne une diminution de la marge des égreneurs qui reste cependant encore largement positive.
Commercialisation
Le coton sud-africain est entièrement consommé par les filatures locales qui achètent directement le coton à l'usine d'égrenage. L'office du coton peut aussi intervenir en tant qu'acheteur de dernier ressort pour garantir un prix minimum.
La politique cotonnière de L'afrique du Sud repose sur la fixation d'un prix de vente du coton-fibre aux filateurs locaux à partir duquel est déterminé le prix d'achat au producteur de coton-graine. Ce prix est fixé annuellement par le Cotton Marketing Committee au cours de négociations (parfois longues et périlleuses) entre les principaux partenaires de la filière qui y sont représentés. En plus de ses prérogatives en matière de fixation de prix, l'Office du coton impose des prélèvements destinés, entre autres, à un fonds de stabilisation et à la promotion et la recherche de nouveaux marchés. Une autre taxe (General LeW) est reversée au "South African Agricultural Union" via le département de l'agriculture. D'une manière générale, l'Afrique du Sud a cherché à encourager la production de coton par des prix aux producteurs rémunérateurs et en forte croissance. Mais les coûts de production sont élevés et la culture du coton n'apparaît pas très rentable, incitant un grand nombre de producteurs à s'orienter vers d'autres cultures plus rémunératrices (tabac). Par ailleurs, d'importantes modifications risquent d'intervenir au sein de la filière principalement au niveau des systèmes de production. En effet, sans retard dans l'application du Programme de réforme foncière et de redistribution des terres, 30% des terres agricoles du pays pourraient être redistribuées aux noirs. Les techniques cubes seront amenées à évoluer, les moyens techniques et financiers de ces petites exploitations étant loin d'être ceux des grandes exploitations commerciales actuelles.
Voir "La Compétitivité du coton dans le monde-Pays hors zone franc", J.M Consultants, Collection Rapports d'Etude, Ministère de la Coopération, 1995.
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Horizon Local 1997
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