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Business Angels


Les fonds propres permettent d'apporter aux entreprises les moyens d'envisager des stratégies à long terme. Pourtant, ce besoin en fonds propre n'est pas toujours couvert de manière satisfaisante par le marché.

Le manque de capital risque est identifié par les entrepreneurs européens comme la deuxième source de difficulté financière (étude EBAN).

C'est précisément dans cet objectif qu'à été initié le développement du capital risque. Né aux Etats Unis, le Venture capital est apparu en France, bien que sous une forme encore embryonnaire, en 1955, avec la création des Sociétés de Développement Régional (SDR). Mais on peut dire que ce n'est qu'au cours des années 80 que le capital risque a vraiment émergé, avec notamment la création des Fonds Communs de Placements à Risque (FCPR). Les organismes de capital risque sont définis par l'European Venture Capital Association comme des " intermédiaires financiers investissant du capital dans des sociétés ou des projets spécifiques à fort potentiel ". En général, le financement se combine avec une politique interventionniste des investisseurs : on parle alors de partenariat actif avec l'entreprise (par opposition aux " sleeping partners ").

Le champs d'action du capital risque est assez large, depuis les touts premiers moments de la création (amorçage) jusqu'aux opérations de développement et de reprise/transmission.

L'étude de l'activité des organismes de capital risque au cours de ces dernières années révèle une tendance préoccupante : de 1985 à 1997, les interventions en création sont passé de 22% du total des participations à 7%. Parallèlement, le ticket moyen s'est élevé de 1 million de francs à 1990 à 1,6 million en 1995.

Une étude menée par Eficea pour la DATAR en 1997 vient nuancer pour partie ce diagnostic, et montre qu'en France, un nombre relativement important de sociétés de capital risque de proximité conservent une action en faveur de la création d'entreprise. Cela dit, le coût de l'expertise et du suivi de la participation ne permettent généralement pas à des structures recherchant une forte rentabilité des interventions inférieurs au million de francs.

A l'autre bout du marché, pour des petits projets recherchant autour ou moins de 100 000 francs d'apport, on trouve en France un nombre à présent relativement important de structures complémentaires, à même d'apporter leur soutien en terme de prêt, de garantie ou, dans une moindre mesure, de capital (petites sociétés de capital risque, clubs d'investisseurs Cigales…).

C'est dans cette zone encore mal couverte par le marché et par les organismes d'appui à la création que viennent se situer les réseaux locaux de business angels, en cherchant à :

- mobiliser l'épargne de proximité et à sensibiliser une plus large partie de la population à l'investissement dans la création d'entreprise par l'organisation d'un espace de rencontre entre une offre de financement et une demande de financement ;

- faciliter le financement de projets de création d'entreprise à potentiel, mais pas nécessairement situés sur les " niches " des nouvelles technologies.

1. L'offre de financement : les Business Angels

Les Business Angels sont des particuliers disposant de moyens financiers et d'une bonne connaissance de la gestion des entreprises, qui investissent directement et personnellement dans les petites et moyennes entreprises, le plus souvent au stade initial de développement d'une entreprise. Ils recherchent en général une proximité géographique (projet proche de leur lieu de résidence) et une proximité "personnelle" avec le secteur d'activité, le porteur de projet…

On estime qu'au Royaume Uni, l'apport effectué par les Business Angels se situe approximativement à 500 000 francs par projet, apportés par un ou deux investisseurs.

En France, les réseaux locaux sont plutôt en dessous de cette fourchette, les réseaux nationaux sensiblement au-dessus.

Les Business Angels sont rarement des investisseurs passifs. Ils apportent souvent aux petites et moyennes entreprises une quantité importante de contacts commerciaux, et leur expérience. Ce sont souvent d'anciens chefs d'entreprises qui ont vendu leur affaire et souhaitent venir en aide à de nouvelles entreprises tout en faisant fructifier leur investissement. Le développement d'une collaboration et de rapports personnels entre l'investisseur et l'entrepreneur est crucial.

Cette prise de participation, qui implique une grande réactivité et une forte prise de risque, répond à un besoin que ne peuvent couvrir les structures de financement traditionnelles, notamment les sociétés de capital-risque (intervention sur des projets très jeunes ; rapidité de décision incomparable ; critères d'intervention plus personnels que ceux d'autres structures de financement).

2. L'organisation de la rencontre entre l'offre et la demande : les réseaux de Business Angels en France

Des réseaux de Business Angels ont été établis et constituent un moyen de communication entre les bailleurs de fonds cherchant à investir et les entrepreneurs à la recherche de sources de capital-risque, réduisant ainsi les frais de recherche pour chacune des parties.

L'intervention des réseaux se " limite " à l'organisation de la rencontre ; à part cela il n'y a pas de mise de fonds à avancer. Cet élément incite quelques petites structures de capital-risque françaises, ayant du mal à collecter de l'épargne de proximité, à envisager une évolution de leur activité plus tournée vers la mise en relation de créateurs et d'investisseurs.

2.1. Des exemples à l'étranger révèlent le potentiel des Business Angels

En grande Bretagne, 43 réseaux locaux réunissant chacun entre 50 et 300 investisseurs mettent en relation une offre et une demande privée de capitaux.

En Europe, une étude récente montre que ce sont de 10 à 20 milliards d'euros par an qui sont susceptibles d'être apportés.

Aux Etats-Unis, 250 000 business angels investissent chaque année entre 10 et 20 milliards de dollars dans plus de trente mille entreprises (source : André Jaunay, Guide de l'initiative économique, 1998).

2.2. Quelques expériences françaises

Les Business Angels sont organisés en France autour de réseaux, nationaux ou locaux. Ces derniers jouent un rôle important en matière de sensibilisation d'investisseurs individuels qui peuvent ensuite trouver davantage de projets, à la recherche de fonds plus importants, dans les réseaux nationaux.

Très grossièrement, on peut établir qu'à côté de réseaux commerciaux nationaux ciblés sur des projets à fort potentiel et fort contenu technologique, comment à émerger quelques réseaux locaux non lucratif et ouverts à une plus grande diversité dans les secteurs d'activité.

L'ensemble des réseaux doit veiller à ne pas rentrer dans le cadre de l'appel public à l'épargne (en France : recours pour le placement à des procédés de publicité, au démarchage ou à des établissements de crédit ; diffusion des titres au -delà d'un cercle restreint de souscripteurs (100 personnes)).

A défaut, la collecte d'épargne doit donner lieu à l'établissement d'un prospectus visé par la Commission des Opérations de Bourse, et fera l'objet d'un lourd formalisme.

.

 Nom

Adhérents

Organisation

Zone géographique

Créateurs

Investisseurs

Modes de rencontre

Invest Essor

100 adhérents

Non lucratif, basé sur un club de jeunes entrepreneurs

Hauts de Seine (1,4 millions d'habitants)

Assez ouvert.

Rencontres de préparation

Peu de sélectivité. Les entreprises paient un droit modique, qui inclut la préparation de la présentation.

Rencontres physiques mensuelles, avec organisation de cocktail

Marché de Gros de Titre (MGT)

60 adhérents (essentiellement des sociétés de capital-risque)

 

National

Uniquement des projets demandant plus de 5 MF. Surtout dans le secteur d'Internet.

15 000 francs de droits d'entrée. Capacité d'investir au moins 1 million de francs par entreprise.

 

IBACk

20 investisseurs

Lié à la société Chausson Finance

National

Projets de haute technologie

Recrutement par cooptation

 

Defi Start Up

58 adhérents

 

National

Technologies de l'information

Capacité minimale d'investissement de 300 000 francs

 

Leonardo Finance

500 adhérents

 

National, antenne à Toulouse

Faible sélectivité

 

Organisation de déjeuners de rencontre.

Carte croissance

25 adhérents

 

 

Entreprises en développement (deux à trois ans). Aide à la préparation du projet.

150 francs par an.

 

Professionnal Network

 

 

 

 

 

Site Internet, et ateliers physiques.

Finance et technologie

70

 

Essonne ?

Projets d'informatique. Elle impose présentation type.

Cotisation modique (500F) pour assister aux rencontres. Possibilité d'être investisseur-accompagnateur

Diners rencontre



Source: "Développer l'investissement social 50 études de cas"
Cette publication a été réalisée avec le support de la DGV, projet pilote Troisième système et Emploi.

Juillet 1999

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