Les institutions de micro-finance ont soulevé de nombreux défits. Leur développement est une réussite qu'il faut désormais institutionnaliser.
A la base d'une institution de micro-finance se trouve souvent un visionnaire. Cette personne est le véritable moteur du démarrage. Sa compétence, son energie et sa détermination seront essentiels au développement de l'institution. Toutefois, à un certain stade de la croissance, il ne sait plus faire face à toutes les exigences de rentabilité et de rigeur de gestion. Ce moment est crucial pour la survie de l'institution. Dès lors, il sera nécéssaire de faire appel à une autre personne qui sera d'avantage gestionnaire que visionnaire. Il sera impératif de trouver un véritable manager capable d'organiser et de gérer la croissance par la mise en place de structures, de politiques et procédures appropriées.
Dans un schéma classique, il faut distinguer les actionnaires et les gestionnaires. Les actionnaires votent et délèguent la gestion quotidienne au tableau de direction. C'est ce dernier qui prend les initiatives et assume les responsabilités financières, stratégiques, ainsi que la supervision des opérations et le développement de l'entreprise. En général, le tableau de direction regroupe des individus aux compétences diverses: légales administratives, financières, ... Ces personnes doivent servir les intérêts de l'institution financière, gerer de façon transparente, pour créer un climat de confiance avec les actionnaires et attirer les investisseurs.
De nombreuses organisations non gouvernementales cherchent à changer de statut en devenant des institutions de micro-financement pouvant dégager du profit. Leur motivation pour devenir des institutions financières est d'origine différente de celle des entreprises classiques. En effet, dans ce cas, le tableau de direction a une conception sociale de l'activité. Le profit devient interessant parce qu'il permet d'augmenter leur capacité de travail, leur crédibilité, ainsi que leur prestige. Quand une ONG devient un intermédiaire financier, les gérants doivent exercer de nouvelles responsabilités, permettant d'envisager de nouveaux débouchés, de nouvelles opportunités. Le problème réside dans le fait qu'il ne sont pas toujours compétents pour exercer correctement ces responsabilités.
En somme, cet article soulève plus de questions qu'il ne fournit de réponses. Dans un avenir proche, il reste à établir les lignes de conduite de ces institutions de micro-finance. Il faut également former, entrainer et préparer des gérants compétents, capables d'aligner les besoins financiers et l'objectif social de l'institution.
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Horizon Local 1997
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