La revue Chimères, fondée en 1987 par Gilles Deleuze et Félix Guattari, propose un espace de réflexion polyphonique où se croisent diverses pratiques de recherche : quelles sont aujourd’hui les manières de penser le monde, de le changer, de le rêver, de prendre parti ou simplement de prendre part ?
Chimères traite les questions à l’état naissant, dans leur contexte et dans leur temps. Elle explore le domaine étendu des discours, des sémiotiques et souligne leurs fonctionnements dissemblables.
La revue rassemble et confronte projets, hypothèses et utopies. Comment travaillent les chercheurs, les artistes, les militants, les analystes… ? Comment ils s’investissent dans leurs pratiques ? Comment élaborent-ils concepts, modèles, textes ou figures ?
Chaque texte évoque, pour Chimères, les trajectoires subjectives de son ou ses auteurs.
L’inconscient n’est pas une topologie symbolique universelle remédiant à la précarité biologique de l’humain, mais une production toujours datée, en prise sur une ou plusieurs histoires, sur l’« à faire » du moment.
Chimères, comme le monstre et l’illusion du même nom, se veut mélange et métissage, utopie et prolifération. Dans cet espace d’écriture original allant du politique à la psychanalyse, les témoignages et les réflexions personnelles côtoient les essais théoriques.
Les projets de Chimères sont multiples, notamment autour du développement du concept d’écologie mentale, de la critique et du renouvellement du militantisme, de l’analyse des situations de crise en Bosnie, en Algérie, au Mexique et ailleurs, du développement des schizoanalyses et des recherches sur les pratiques innovantes, en particulier thérapeutiques.