DIF'POP' existe depuis 22 ans.
Rassemblant près de 90 éditeurs, dont 73 de revues, DIF'POP' reste aujourd'hui le spécialiste de la revue. Convaincus que les livres et les revues se répondent, nous les voulons dans une complémentarité. Aussi, parallèlement à la défense des revues, nous avons envisagé la diffusion de livres.
Si les revues traitent, pour la plupart, de problèmes d'actualité, et sont même souvent à la pointe de la recherche, elles n'en demeurent pas moins un outil foncièrement différent du journal ou du magazine, car elles témoignent d'un souci de qualité dans la présentation et d'un approfondissement plus grand : elles ont de tout temps été révélatrices d'une avant-garde, le lieu de la pratique expérimentale, le berceau d'un avenir. Elles apportent également l'esprit de synthèse qui fait souvent défaut aux quotidiens. La revue, au fil de ses multiples numéros, inscrit la pensée dans une durée. Elle est tout sauf neutre, anecdotique. Elle confronte, pèse et tranche. Elle est en soi une orientation et fonctionne par affinités. La revue porte un projet, des projets. Libre à nous de ne pas y souscrire. Quoi qu'il en soit, la revue affirme les multiples facettes d'une culture, ses contradictions, ses aléas, mais aussi parfois son originalité profonde. Supprimer un tel champ de prise de parole reviendrait à uniformiser la pensée ou, pire, à la dissoudre dans une série de faits sans rapport, donc sans conséquence. A l'heure où les grands médias sonnent la mort de l'art ou des intellectuels, n'est-il pas étonnant de voir fourmiller dans les revues tant d'originalité, tant de paroles neuves ? Prend-on seulement le temps de voir ce qui se passe dans l'ombre ?
Voici quelques unes des questions ou des raisons pour lesquelles défendre les revues nous paraît une nécessité, sinon un devoir, devoir dont les libraires soucieux de leurs clients ont à prendre le relais, d'autant que les revues offrent aujourd'hui les mêmes garanties matérielles que les livres (format, brochure, présentation).