Présents sur tous les terrains où se développe l'idéologie des droites extrêmes, ces comités, réseaux ou simples équipes militantes ont choisi de lutter en toute indépendance et sans concession aucune. Car il nous semble, pour combattre efficacement le poison fasciste qu'il faut analyser les raisons de cette montée en puissance du Front national. Comprendre pour expliquer, convaincre et mieux passer à la contre-offensive, tous ensemble.
Nous ne pouvons rester passifs, à guetter les progressions électorales d'un Le Pen ou attendre l'énième crime raciste pour manifester notre émotion ou notre colère. Ce combat contre le fascisme et le racisme se mène tous les jours, quelque soit notre âge, notre profession, nos engagements... Chacun a sa part de responsabilité dans cette lutte. "Leurs avancées sont faites de nos reculs", disions-nous dans l'Appel des 250, le texte écrit par Gilles Perrault qui a présidé au lancement, voici cinq ans, de Ras l'front.
Mais il nous importe peu que Le Pen reste sur le trottoir de l'Elysée ou de Matignon si ses idées y ont pénétré. Pour cette raison, nous accordons aussi une place capitale à la lutte contre les lois Pasqua, à la lutte contre toute politique ou acte raciste, à la défense des droits des femmes, notamment le droit à l'avortement menacé, à la lutte contre le chômage, véritable fumier sur lequel prospèrent les idées du Front national...
Alors, Ras l'front, ce sont des actions : peut être une banderole se déroulant des toits de l'Opéra sur le meeting du 1er Mai de Le Pen, mais aussi une présence constante sur les marchés où sont les diffuseurs du Front national, des tracts d'explication, des affiches, des fêtes, des initiatives symboliques, des débats, un "Observatoire des pratiques et des influences du Front national dans les collectivités locales", des bulletins locaux, des émissions de radio...